Blog pour les amateurs de polars et thrillers...ainsi que pour ceux qui veulent découvrir la criminologie...
Les femmes qui tuent en série sont rares et mais pourtant bien présentes. Pendant
très longtemps, le crime au féminin a été expliqué sous un angle biologique, suivant en cela les théories de Cesare Lombroso et Ferrero 1916). Bon nombre de chercheurs, y compris
les criminologues actuels, expliquent qu’un meurtre commis par une femme est lié à ses changements hormonaux, à la maternité, à la menstruation ou à d’autres explications d’ordre
physiologique.
Ainsi plusieurs études semblent indiquer une tendance à commettre un délit lors de la période menstruelle. Pour de nombreuses femmes, ce moment correspond à une période de dépression,
d’anxiété voire d’hostilité.
Bien au-delà de cette explication physiologique, grâce à des tests de personnalité, on se rend compte qu’elles font généralement preuve d’une plus forte tendance à la paranoïa, exprimant un
sentiment plus prononcé d’être incomprises et de se sentir différentes. Elles sont aussi plus introverties, leur tendance à un comportement psychotique est aussi plus importante.
Elles appartiennent en majorité à une famille qui doit lutter pour subvenir à ses besoins. Elles ont mené une enfance difficile, médiocre et connaissent des problèmes de poids et leur isolement
au sein de la famille se prolonge à l’école ou au lycée. Elles ne participent jamais aux jeux et sports à l’extérieur. A cause de leur apparence physique, elles sont souvent la cible des
moqueries de camarades de classe, ce qui accentue les frustrations et l’idée d’être seule au monde. Tout comme les hommes, 62 % de ces femmes ont perdu pendant l’enfance ou l’adolescence un être
cher. Une telle perte est génératrice de stress. Ces femmes ressentent d’un seul coup une solitude immense et un ressentiment intense envers le monde qui les entoure.
Il existe des femmes « tueuses en série » mais aucune d’entre elles n’a commis, de sa propre initiative, des crimes à connotation sexuelle. Les femmes tueuses
en série sont plus prudentes, précises, méthodiques et discrètes lorsqu’elles commettent leurs crimes. Et elles y parviennent mieux que les hommes.
Alors que les tueurs en série masculins ont un âge moyen qui oscille entre 25 et 40 ans, les tueuses offrent une palette étendue puisqu’elle s’étale de 20 à 60 ans.
D’après une étude réalisée sur 100 affaires depuis 1900, les femmes ont un parcours meurtrier durant en moyenne huit ans tandis que pour un homme la moyenne est de quatre ans .
Statistiquement, tous pays et époques confondus, elles ont à leur actif 10 à 13 % des homicides. Cette relative rareté peut expliquer le manque d’études sérieuses consacrées à la criminalité au
féminin. La femme est le parent pauvre de la criminologie moderne. Les tueuses en série assassinent de manière plus douce, moins visible et utilisent pour cela du poison, des médicaments ou ont
recours à l’asphyxie ou à la suffocation.
Selon une étude élaborée par Stéphane Bourgoin : sur 109 cas de meurtrières récidivistes, 22 sont américaines, 21 françaises, 14 anglaises et les 52 dernières proviennent d’autres pays.
Les femmes tueuses en série s’attaquent dans près de 75 % des cas à
quelqu’un de leur entourage proche, soit sur le lieu du domicile soit sur le lieu de travail.
Ces criminelles sont géographiquement stables, elles ne se déplacent pas d’un endroit à un autre pour commettre leurs méfaits, à la différence de Francis Heaulme « le routard du crime »
par exemple.
Les femmes tueuses en série appartiennent en majorité à la catégorie des tueurs organisés. Elles préméditent leurs crimes avec le plus grand soin.
Comparaison hommes/femmes
La violence qui accompagne les coups de poignard, la strangulation ou les
mutilations est la marque de fabrique des tueurs en série masculins. Le taux de testostérone élevé de l’homme explique également pourquoi ses fantasmes meurtriers sont plus violents et plus
agressifs que chez la femme.
Les trois points communs entre certaines femmes tueuses et d’autres tueurs en série hommes sont les suivants : elles sont capables de paraître tout à fait normales et gentilles lorsque
c’est nécessaire pour planifier leurs crimes; elles peuvent être des psychopathes (elles ne sont pas folles) ; elles n’éprouvent aucun remords.
Les forfaits des tueuses en série sont rarement découverts à l’aube de leur carrière car les meurtres sont maquillés pour ressembler à une mort naturelle. Le premier crime passe inaperçu. Ce
n’est qu’à la suite de plusieurs morts similaires que les soupçons s’éveillent et que des examens toxicologiques sont effectués.
Motivations
Les motivations des femmes sont : l ’argent (39 %) ou l’argent en partie (47 %), un désir de vengeance (12 %) ou un désir de vengeance en partie (10 %), le
plaisir (32 %), le sexe (4 %) ou le sexe en partie (9 %), la drogue (7 %), les enfants qui sont un fardeau (15 %), une combinaison des divers motifs (34 %).
Les hommes sont le plus souvent attirés par le sexe, le contrôle et « l’amusement ». L’argent et le reste viennent après. L’étude des 109 cas indique qu’un gain financier est la raison principale
des actes criminels de ces femes, telle Jeanne Gilbert.
Un faible pourcentage de femmes souffre du syndrome de M ünchhausen, cette pathologie les atteint généralement de manière héréditaire, les poussant à mettre leur propre nourrisson en danger de mort (étouffement, administration de substances dangereuses …). Puis, elles font croire qu’elles les sauvent, espérant attirer la reconnaissance de l’entourage (famille, médecins, etc.).
La victime peut être d’opportunité (ce qui estrare), mais la planification et l’idée de tuer sont déjà présents depuis longtemps. Dans le cadre d’un crime de circonstance, la victime est en général une personne vulnérable à savoir enfant, vieillard...
Il est possible d’évoquer une spécificité féminine dans le sens où cette dernière
n’a pas le même mode opératoire qu’un homme et qu’elle ne procède pas comme lui à un rituel et à une signature
Méthode traditionnelle des siècles précédents, le poison est principalement représenté par l’arsenic qui demeure indécelable jusqu’en 1840. A l’époque, tout le monde
peut s’en fournir puisqu’on lui attribue certaines vertus innocentes, comme celle de donner bonne mine, s’il est administré à petites doses. Il est même vendu en tant qu’aphrodisiaque en Hongrie
au XIX siècle. En dehors de la comtesse hongroise Erszebet Bathory, première tueuse en série de l’histoire, c’est en faisant ingérer des breuvages létaux à leurs victimes que les
meurtrières se distinguent. Une des premières empoisonneuses est la terrible Lucrèce Borgia, au XVe siècle, fille d’un pape et protectrice des arts.
Le profit, l’argent, obtenus grâce aux assurances-vie ou aux héritages, est fréquemment le mobile des crimes de ces femmes que l’on appelle « Veuves Noires ». Les «
veuves noires » utilisent communément le poison pour tuer leurs amis, époux, parents... Quand elles tuent les enfants, elles pratiquent le plus souvent l’asphyxie. Bien sûr, il y a des exceptions
à la règle. Une mort par balle peut difficilement passer pour une « mort naturelle », mais cela peut ressembler à un suicide ou à un accident. Les « Veuves Noires », discrètes, douces en
apparences, intelligentes, sont sans doute les pires tueuses en série. Elles planifient leurs crimes et peuvent tuer durant des années avant qu’on ne les soupçonne. Elles sont bien plus subtiles
que les hommes. Les scènes de frénésie sanguinaire sont rares.
La plupart d’entre elles étaient et sont des « ménagères de moins de 50 ans » tout ce qu’il y a de plus classique. Généralement, les « Veuves Noires » rencontrent leurs maris grâce aux petites
annonces, dans des clubs de veufs et veuves, ou grâce à des amis communs. Il n’est pas rare, lorsque le mari décède, que la « Veuve Noire » déménage dans un endroit totalement différent, parfois
très loin, où elle change de nom, de personnalité, et se créé un nouveau passé totalement inventé.
La majorité des « Veuves noires » commence à tuer vers 30-35 ans, même si certaines commencent bien plus tôt. Elles tuent une moyenne de 6 à 13 victimes aux Etats-Unis et 10 à 15 dans d’autres
pays (en Europe, notamment).
Les femmes tuent par haine ou par jalousie. Les femmes tuent assez souvent pour
ces raisons, mais une seule fois. Un mari infidèle ou père incestueux, par exemple. Il est bien plus rare qu’elles tuent plusieurs fois pour cette raison.
Elles sont menées par une rage obsessive, presque pathologique. Elles tuent généralement des membres de leur famille ou des personnes qui symbolisent quelque chose qu’elles ne peuvent supporter.
Elles parviennent souvent à cacher leur rage durant un bon moment, mais elles sont négligentes et ne planifient par leurs crimes.
Généralement, lorsqu’elles sont arrêtées, elles expriment des remords réels.
Les « Anges de la Mort » tuent les personnes dont elles doivent s’occuper. Elles aiment avoir le contrôle sur leurs victimes et décider « qui vit et qui meurt ». Elles tuent rarement pendant plus de 1 ou 2 ans car elles ont tendance à se «vanter de leurs exploits». Le plus souvent, elles passent à l’acte dans les hôpitaux ou les maisons de retraite (lieux de travail), leurs crimes revêtent un aspect altruiste ou héroïque.
Elles usent généralement du poison (méthode « propre »). Elles tuent pour mettre un terme à la souffrance d’un plus faible (personne âgée, enfant, patient ou proche) ou provoquent la mort afin de tenter de sauver la victime in extremis et de s’en vanter. L’infirmière Christine Malèvre a été condamnée en janvier 2003 à dix ans de prison pour les meurtres de six patients à l’hôpital François-Quesnay de Mantes-la-Jolie,
Elles tuent uniquement pour l’argent ou alors qu’elles sont en train de commettre un autre crime. Elles sont assez rares : des tueuses professionnelles (si vous voulez vous "débarrasser" d’un mari encombrant), des spécialistes de l’escroquerie, qui volent mais qui tuent aussi pour ne pas "laisser de trace". Elles sont intelligentes, inventives et discrètes. Elles sont plus nombreuses en dehors des USA.
Ces tueuses sont souvent matures, discrètes, réfléchies, intégrées dans la société,
et extrêmement organisées. Elles agissent de leur plein gré. Elles s’en prennent généralement à leur victime dans la maison de celle-ci ou sur leur lieu de travail. Elles ont tendance à préférer
une "arme spécifique" : le poison ou la suffocation.
Elles tuent ou participent aux meurtres avec (au moins) une autre personne. Elles
représentent un tiers des femmes tueuses en série. Généralement, le couple est formé d’un homme et d’une femme (les crimes sont souvent de nature sexuelle et la femme est
plus jeune que l’homme), plus rarement de deux femmes (elles ont généralement le même âge et tuent plus longtemps). Il existe parfois des "équipes" de membres d’une même famille, qui tuent
pendant un ou deux ans tout au plus.
Généralement, le couple est formé d’un homme et d’une femme (les crimes sont souvent de nature sexuelle et la femme est plus jeune que l’homme), plus rarement de deux femmes (elles ont
généralement le même âge et tuent plus longtemps).
Elles tuent dans des actes de type clairement sexuel. Elles sont extrêmement rares.
Les seules connues sont Gwendolyn Graham et Catherine May Wood, un couple d’infirmières qui tuait par perversité sexuelle.
Les prédateurs sexuels sont extrêmement rares chez les femmes. D’ailleurs, pour le moment, la seule connue est Aileen Wuornos. Comme ses « collègues » masculins, elle a une trentaine
d’années, bouge souvent et souffre d’une « compulsion à tuer dirigée par ses fantasmes ». A ce jour, aucun cas n’est signalé en France pour cette catégorie de criminelles. On peut noter que les
plus sanguinaires d’entre elles auront été les sordides complices de leur amant tueur en série. Dans certains de ces cas, elles se révèlent extrêmement imaginatives dans le degré de l’horreur et
accomplissent des tortures et mutilations extrêmement violentes et sanglantes, sans doute pour prouver à leur amant ce qu’elles sont capables de réaliser pour lui et grâce à lui. Elles
représentent un tiers des femmes tueuses en série.
Elles tuent sans raison et par la suite, on les juge folles. Souvent, on pense que ce sont des "anges de la mort" ou des "veuves noires" mais on réalise qu’elles
souffrent par exemple du "Syndrome de Munchausen par procuration", qui les pousse à rendre malade ou tuer, parfois même leurs propres enfants, pour qu’on les plaigne et les
soutienne...